Les IDE français au Vietnam : densification, diversification et (lent) déclassement
Le stock d’investissements directs étrangers (IDE) français au Vietnam varie entre 1 et 3 milliards de dollars, selon les sources, avec des chiffres discordants entre les données françaises et vietnamiennes. En 2024, la France est classée 16e parmi les investisseurs étrangers au Vietnam, mais son poids européen reste important, derrière les Pays-Bas. Toutefois, la contribution des IDE français a diminué, passant de 17 % en 2019 à 13 % en 2024. En termes de flux, la France se classe cinquième parmi les investisseurs européens.
La présence française au Vietnam, bien que modeste, se caractérise par une diversification dans différents secteurs. Plus de 250 entreprises françaises y sont implantées, principalement dans l’industrie, la distribution et les services. Certaines, comme Décathlon et CMA-CGM, ont fait du Vietnam un centre stratégique de production et d’expansion. Les investissements français visent aussi à servir les marchés internationaux et, récemment, le marché intérieur vietnamien. De plus, les entreprises françaises contribuent à des projets d'envergure, comme le métro de Hanoi ou des initiatives dans les énergies renouvelables.
Le Vietnam attire aussi des « Entreprises des Français de l’étranger » (EFE), avec une forte présence à Hô Chi Minh-Ville, représentant des milliers d’emplois et des revenus significatifs. Ces entreprises, souvent liées à la France par leur origine ou leurs activités, comme Open Asia et Archetype, jouent un rôle clé dans l’économie locale.
Cependant, la position de la France est mise sous pression par la concurrence d’investisseurs asiatiques et nord-américains, ainsi que par d’autres pays européens, comme l’Allemagne, qui ont renforcé leurs stratégies d'investissement. À l’avenir, pour maintenir et accroître sa présence, la France devra se concentrer sur l’innovation, les grands projets, et offrir une compétitivité accrue, notamment dans les secteurs de la technologie et de l’énergie.