Le recrutement de candidats internationaux
Les entreprises qui réussissent ont besoin de dirigeants expérimentés. Ces derniers connaissent parfaitement leur entreprise et ont une bonne compréhension de leur secteur. Mais plus encore, ces dirigeants expérimentés s'appuient également sur les meilleures pratiques, l'innovation et les connaissances acquises dans le monde entier. C'est pourquoi les entreprises internationales recrutent souvent des cadres étrangers pour diriger leurs activités au Vietnam.
Quelles sont les dernières mises à jour concernant le recrutement de profils internationaux ? Quelles sont les informations à connaître ?
Selon les chiffres du gouvernement, plus de 100 000 ressortissants étrangers travaillaient au Vietnam en avril 2021. Plus de la moitié (58 %) de ces travailleurs étaient considérés comme des "experts". Par ailleurs, 8% d'entre eux occupaient des postes de directeurs généraux et 12 % d'entre eux étaient des "managers".
Les entreprises ne sont pas les seules à en bénéficier, en effet, cela a également pour avantage de contribuer à la formation et à l'amélioration des compétences de la main-d'œuvre locale. En effet, les cadres étrangers peuvent faire profiter leurs équipes de leurs connaissances et de leur expérience. Ceci, en retour, peut contribuer à développer la prochaine génération d'entrepreneurs et de chefs d'entreprise vietnamiens.
D'un 'centre de production à faible coût' au développement de leaders nationaux
Cependant, le Vietnam progresse dans la chaîne de valeur. Grâce aux réformes historiques du Doi Moi de 1986 et à des décennies de croissance économique quasi ininterrompue, le Vietnam a été déclaré "pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure" en 2010. Il s'est désormais fixé pour objectif de devenir un État "en développement à revenu intermédiaire supérieur" en 2030 et un État "à revenu élevé" d'ici à 2045.
Le Vietnam n'est plus seulement d'être un centre de production à bas prix, il développe des leaders nationaux et s'intègre davantage dans les chaînes de valeur mondiales grâce à des accords commerciaux internationaux tels que l'accord de libre-échange entre l'UE et le Vietnam. Non content d'être "l'atelier du monde", le gouvernement réforme le cadre juridique pour mieux s'aligner sur les normes internationales et faire en sorte que davantage de personnel local puisse accéder à des postes de direction dans les entreprises multinationales. À la suite de ces changements juridiques, il devient plus difficile pour les entreprises étrangères de recruter et de conserver du personnel international pour diriger leurs activités au Vietnam.
L'entrée en vigueur du décret 152
En 2021, le décret 152 est entré en vigueur. Il introduit des critères plus stricts pour les entreprises qui souhaitent embaucher un cadre, un expert ou un technicien étranger. Tout d'abord, le décret 152 stipule que les permis de travail ne peuvent être renouvelés plus d'une fois. Par conséquent, à l'expiration du premier renouvellement, l'entreprise devra repartir de zéro et prouver qu'elle a besoin d'un travailleur étranger pour un poste particulier. Entre-temps, les permis de travail délivrés en vertu de règlements antérieurs ne peuvent plus être renouvelés. Une fois de plus, si une entreprise souhaite conserver un membre de son personnel ayant obtenu un permis de travail en vertu des anciennes règles, elle devra reprendre tout le processus depuis le début.
Deuxièmement, selon le décret 152, l'expérience professionnelle acquise au Vietnam ne sera plus prise en compte pour l'obtention d'un nouveau permis de travail. En vertu de la réglementation précédente, par exemple, si un travailleur étranger avait occupé un poste de direction au Vietnam, cette expérience était prise en compte pour l'obtention d'un nouveau permis de travail. Toutefois, en vertu de la nouvelle réglementation, ce ne sera plus le cas. En d'autres termes, un travailleur étranger peut avoir occupé un poste de direction au Vietnam pendant plus de dix ans. Mais pour obtenir un nouveau permis de travail, ce même travailleur devra utiliser l'expérience acquise dans son pays d'origine ou dans d'autres pays pour prouver qu'il est qualifié pour continuer à occuper le même poste au Viêt Nam. Cela peut s'avérer difficile à prouver si leur ancienne entreprise n'est plus en activité.
Enfin, le décret 152 stipule que les diplômes devront désormais correspondre à la description du poste occupé par le travailleur étranger. Par exemple, une personne qui a étudié la finance ou la comptabilité, mais qui a ensuite mené une longue et brillante carrière dans un autre domaine - comme le marketing ou la logistique - ne sera plus qualifiée pour poursuivre cette carrière au Vietnam, en dépit de ses dizaines d'années d'expérience.
Ces restrictions ont été réduites pendant un certain temps lors de l'épidémie de la quatrième vague de Covid-19. La résolution 105, publiée en septembre 2021, a été conçue pour assouplir certaines des exigences du décret 152 et soutenir les entreprises pendant la pandémie. En vertu de la résolution 105, les autorités disposent d'un certain pouvoir discrétionnaire dans les cas où un diplôme ne correspond pas à la description d'un poste. De même, l'expérience professionnelle au Vietnam a été autorisée à être prise en compte pour prouver qu'un candidat est qualifié pour un nouveau permis de travail.
Les milieux d'affaires internationaux ont accueilli favorablement la résolution 105. Toutefois, il s'agissait d'un emplâtre à court terme et non d'une solution permanente. Maintenant que la pandémie est de nouveau sous contrôle, le décret 152 est de nouveau en vigueur. Et le processus de légalisation des documents, compliqué et chronophage, reste un défi pour les entreprises comme pour le personnel.
En bref, la direction à prendre est claire. À l'avenir, les entreprises étrangères seront soumises à une pression accrue pour prouver qu'un poste de direction particulier nécessite une embauche internationale plutôt que nationale. Il n'a donc jamais été aussi important de se tenir au courant des dernières réglementations en matière de permis de travail pour le personnel étranger en particulier et de droit du travail en général, et de s'y conformer.
Cet article est extrait du magazine de la CCIFV "Connect #10: Well-being: the key to productivity and retention?"
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